D’après la récente étude de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, les taux d’intérêt moyens en septembre sont de 3,44% contre 3,51% en Août. On atteint ainsi un niveau de taux d’intérêt dans les plus bas historiques de ces dernières années.
Pourtant dans le même temps, la même étude indique que la production de crédit immobilier en France est en diminution de 29% sur le trimestre écoulé. Pour résumer, il est particulièrement intéressant d’emprunter aujourd’hui compte tenu des taux bas et pourtant dans le même temps, on constate une baisse constante du nombre de prêt réalisé.
Comment expliquer ce paradoxe français ?
La conjoncture, tout d’abord, fait que le marché immobilier est dans un véritable marasme aujourd’hui. La crise qui dure depuis 2008, l’envolée du chômage, les élections en 2012, l’incertitude sur l’avenir proche et les politiques d’austérité à mettre en œuvre n’incitent pas les français à emprunter sur le long terme pour financer l’acquisition d’un bien immobilier.
Dans le même temps, les banques sont plutôt dans une phase de durcissement des conditions d’octroi de crédit. L’entrée en vigueur de la réglementation dite Bâle III, ne les incitent pas en effet à prêter sur le long terme. Ce contexte est accentué par les souvenirs des récentes crises de liquidité à un moment où la question des dettes souveraines n’est toujours pas réglée.
Conséquence directe de cet état de fait : on constate depuis le début de l’année un durcissement de la position des établissements bancaires en matière d’acceptation des délégations d’assurance de prêt et ce, en totale contradiction avec les dispositions et objectifs de la Loi Lagarde.
La concurrence effrénée que se livraient les différents établissements sur le crédit immobilier n’est plus de mise dans la conjoncture actuelle. Les banques sont ainsi moins enclines à accepter la délégation d’assurance pour conquérir un dossier.
La baisse de la production de crédit incite tous les établissements à rechercher la réalisation du PNB maximum (chiffre d’affaires en comptabilité bancaire) sur chaque dossier, l’assurance de prêt étant un élément très important de la rentabilité d’un crédit immobilier pour les banques.
Cela se fait, bien entendu, toujours au détriment de l’emprunteur qui pourrait être assuré avec les mêmes garanties pour un coût fortement inférieur, ce qui n’est pas négligeable en période de crise et de recherche de pouvoir d’achat.
Espérons que la mobilisation depuis peu des différentes instances du secteur financier permettra un jour une application plus sereine de la réglementation en cours sur l’assurance de prêt, indépendante des facteurs conjoncturels et des problématiques du moment des établissements bancaires.
Laurent FERMELI, Fondateur, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
3/10/2012
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